03/02/2024

Magie de l'image

C'est à peine croyable mais j'en témoigne, j'ai vu la mer aussi.

J'ai senti battre son cœur, et sa respiration soulever des flocons d'écume en autant d'images de magie. 



Moments de communion avec les esprits de la terre, de la mer et du ciel.

Souffle des vagues et du vent, océan de plénitude et de puissance, une explosion en moi. 

Un nouveau voyage, l'instant helios de l'eau dans le soleil. Mon inspiration, et l'expiration du temps.

Extase d'heures infinies. Bulle de rêve éveillé et complétude hors de tout dans le tout. 

25/05/2023

Vole Papillon Vole

Je ne cherche pas mon chemin, je m'y suis trouvé. Tombé sur lui sans savoir où j'allais, je progresse sans cesser d'espérer. C'est aussi lui qui pourrait m'égarer. Un petit tourbillon, et me voilà acculé, emporté, dans les coins reculés. Une caresse légère, et voici que mes voiles frissonnent, d'une rumeur où poser mes ailes. Sur un tapis flottant de senteurs distillées, je respire l'haleine fraîche d'une femme dénudée, ma belle Nature, celle que j'aime par-dessus tout. Porté par ses effluves, je m’évanouis dans le paysage olfactif de ses parfums de fleurs. Ses odeurs me racontent mille merveilles de nectars endormis, au fond de corolles alanguies qui n'attendent que ma venue. Et de-ci de-là, je trempe ma trompe dans le creux de la belle, et plonge mon innocence dans la vertu de son cœur épanoui. Cette fleur m'est offerte. Je suis en amour. Mes ailes frétillent de tant de divine liqueur, et je sens en moi une explosion de bonheur. Tremblant de toute mon âme de papillon, je me sens happé à nouveau par la promesse d'un souffle d'air, qui m'arrache à mon refuge provisoire.




Avant de partir, lorsqu’on est seul, face à l'océan à traverser, tout semble possible. En étant bien équipé tout est toujours possible, mais je ne suis pas un albatros moi, et encore moins un écrivain, je suis un simple papillon. Si léger qu'un brin de vent suffit à dévier ma course, et je n'ai ni carte, ni destination. Où je vais ? Je n’en sais rien, mais je pars. Décoller quand même, coûte que coûte, et vaille que vaille !! Je m'en remets aux vents maintenant. Je vais voler au gré des courants ascendants ou descendants, peu importe. L’épeire guettera ma chute, se régalant à l’avance de sentir battre mon aile, mais je sais aussi qu’une brise, aussi minime soit-elle, pourrait porter mon vol. On verra si l’invisible me soutient. Pour l’instant, je suis jeune, je suis libre. Libre d'aller où l’air me pousse, et je me préoccupe peu du reste. J'accepte la dérive. L'invisible est mon inspiration.


Début du premier chapitre de mon récit naturaliste "Révolution d'un papillon"
Publié en 2021 aux éditions du Cordeau © Copyright 2020

#revolutiondunpapillon
#revolutiondesabeilles

10/05/2023

La Rivière du Verdon

Difficile de faire plus incroyable que les gorges du Verdon,  la rivière en ce mois de mai est basse et coule paisiblement comme un ruban de cristal. L'eau et le soleil forment une symbiose alchimique, et se révèlent l'un dans l'autre. De cette union miraculeuse naissent les arcs-en-ciel, et toute la vie... Magie d'un instant, d'un lieu, d'une image. 




01/09/2022

Into the wild, into ZION

 La Nature nous élève dans tous les sens du terme, elle seule est capable d'activer en nous un état d'harmonie intérieure presque indescriptible. Beaucoup d'instants de plénitude et d'unicité, des expériences mystiques et mystérieuses, nous sont offerts dans la Nature. Comment décrire sans pervertir, comment expliquer l'inexplicable ? Un vrai mystère existe et je  l'ai pleinement ressenti à maintes reprises. Certains de ces moments de grâce sont révélés, au détour d'un sentier, en suivant un papillon, au hasard d'un souffle d'air... 

La unième expérience vécue remonte à ce mois d'août 2022. En cet été de feu, j'ai fait la connaissance d'une incroyable rivière aux eaux claires. Je la cherchais depuis longtemps, je l'avais visualisée en pensées plusieurs fois sans vraiment la connaître encore, je l'avais même peint, vingt ans plus tôt comme par magie. Je connaissais certaines de ses sources, certains de ses affluents, certaines portions même m'étaient familières, mais pas l'endroit précis où résidait son esprit. Car les rivières sont vivantes, elles ont un esprit, tout comme les arbres, les abeilles ou les papillons, qui ne demande qu'à être découvert.



Il se produit alors des choses dont il est difficile d'exprimer le sens. Ce que j'ai vécu depuis tant de temps dans la Nature dépasse le cadre de ma propre existence terrestre, dans ces moments de pure magie que j'appelle des "momentum helios", nous faisons l'expérience d'un changement de référentiel, une imersion dans un champ de conscience élargie. Sur ces plans vibratoires élevés, le comportement des animaux change à notre égard, celui de l'eau ou de la lumière également, c'est incroyable à réaliser. Qualité de présence est qualité de silence.

Au bout d'un long voyage intérieur, entré en résonance avec des esprits de la Nature, de chemins en vallées, je découvre des lieux propices, où vibrer dans cet état de pleine communion, alimenter mes racines et me ressourcer pleinement. Avec cette rivière, des signes ont balisés la rencontre, puis tout a été très limpide, comme fut lumineuse ma rencontre avec le soleil, lorsque j'étais un papillon... Seule l'expérience compte et j'y ai trouvé la réponse à une des questions que je pose : est-ce l'eau qui brille dans le soleil, ou bien le soleil qui brille dans l'eau ?



11/04/2021

Le papillon

Le papillon

De fleur en fleur, papillon,
Et de tige en tige,
Beau d'or et de vermillon,
Fin d'aigrette et d'aiguillon,
Étourdi, voltige !

Dans la corolle, au matin,
Comme une épousée
Sous ses rideaux de satin,
Furtif, d'un baiser lutin,
Surprends la rosée.

Toi qu'un zéphyr caressant
Fit à l'aube éclore,
Rêve ailé qui tremble et sent,
Effleure tout, beau passant,
Fils léger d'Aurore.

II

La vie, éclair qui s'enfuit,
Dore toutes choses,
Puis, les rendant à la nuit,
Indifférente, poursuit
Ses métamorphoses.

Un point bleu, signe effrayant
Que trace la joie,
Rit sur tout front souriant,
Mais au chagrin, trait fuyant,
Désigne sa proie.

Tu jouis : tu vas souffrir ;
Vent qui souffle tombe ;
Tout ce qui naît doit mourir ;
La fleur germe pour fleurir,
Fleurit pour la tombe.

Astre qui, sur un fond noir,
Naît, luit, vole et passe,
Chaque être est brillant d'espoir,
Mais, météore d'un soir,
S'éteint dans l'espace.

Bulle éblouissante aux yeux,
Qu'un rayon allume,
Où l'œil croit voir terre et cieux
Qu'es-tu, monde sérieux ?
Un jouet d'écume.

Donc, papillon palpitant,
Puisque monde ou rose
Ne dure, hélas! qu'un instant,
En ton vol, bel inconstant,
Jamais ne te pose.



III

L'esprit creuse pour savoir
L'effet et la cause
Mais ce monde est un miroir ;
L'esprit ne peut que s'y voir,
Et l'énigme est close.

Fouillant son problème ardu,
Au profond de l'onde,
Nuit et jour, l'œil éperdu
Sonde... mais un plomb perdu
N'est point une sonde.

Ignorants, que pouvons-nous ?
Mais cette impuissance
Ne tourmente que les fous ;
Tirons-en le miel si doux,
Miel de jouissance.

Donc, papillon, folâtrons
De la plaine aux cimes ;
Volons, demain nous mourrons ;
Rions, demain nous irons
Voir les grands abîmes.

IV

Ainsi tu fais, papillon
A l'aile éphémère ;
Et, narguant l'humble grillon,
Inquiet, par tout sillon,
Tu suis ta chimère.

Fils de l'air, quand, parcourant
Tout ton frais empire,
Tu vas butinant, errant,
Ton cœur libre, ô conquérant,
Librement respire.

Mais, fils du zéphyr, sens-tu
Ce cœur qui soupire ?
Cœur volage et combattu,
Pourquoi soupirer ? Peux-tu,
Peux-tu nous le dire ?

V

Ô papillon, de Psyché
Magnifique emblème,
En tout calice penché,
Ton cœur avide a cherché,
Recherché qui l'aime.

Sais-tu, sous le dôme bleu,
Sais-tu ce qu'on aime !
Ou ce que cherche en tout lieu
La vierge aux ailes de feu,
Cet autre toi-même ?

Dans l'Olympe radieux,
La vierge réclame
Des mortels, des morts, des dieux,
Son amant mystérieux,
Et Psyché, c'est l'âme.

Promenant par tout séjour
Le deuil que tu cèles,
Psyché-papillon, un jour
Puisses-tu trouver l'Amour
Et perdre tes ailes !

De fleur en fleur, papillon,
Et de tige en tige,
Fin d'aigrette et d'aiguillon,
Beau d'or et de vermillon,
Papillon, voltige !


Henri-Frédéric Amiel (Grains de mil, 1854)



28/09/2016

Chenille de machaon

Lorsque notre âme réalise ce que notre esprit comprend, 
nous muons, et grandissons intérieurement...